GTFI info 12 - page 3

Chercheurs, industriels, représentants des
autorités publiques, normalisateurs, … tous
ces participants à ce 1
er
Colloque interna-
tional sur la sécurité des feux de façades
ont pu constater combien les réglemen-
tations nationales étaient différentes et la
fiabilité des méthodes d’essais était soit
discutable, soit aléatoire.
S’agissant du développement des simula-
tions numériques, trois remarques s’impo-
sent avant de tirer une conclusion très…
provisoire.
• On peut constater la nécessité de se
baser sur des essais réels des systèmes
complets et non sur des matériaux pris
un par un.
3
INFO
N°12
MARS 2014
C’est un sacré pari qu’avaient pris les organisateurs : réunir à Paris, au
milieu du mois de Novembre 2013, plus de 200 spécialistes de la sécurité
incendie venus du monde entier. Pari gagné !
Un colloque sur la sécurité au feu
des façades,
un pari audacieux
Ces exigences portent essentiellement sur
les deux critères suivants :
La réaction au feu
est, par définition,
applicable à une partie d’un bâtiment
constituant une surface exposée sur un
mur côté intérieur. Le but est d’évaluer
sa contribution, à échelle intermédiaire,
dans le développement du feu à l’intérieur
du local.
La résistance au feu
a pour but
d’évaluer la tenue d’un mur extérieur
après embrasement généralisé dans le
local incendié.
Il est pour le coup regrettable de constater
l’absence d’un critère essentiel tel que la
propagation du feu par l’extérieur le long de
la façade dans cette approche d’harmo-
nisation européenne. Ce critère n’est
effectivement associé qu’à des codes ou
réglementations nationaux. Il existe en effet
de nombreuses méthodes d’essais à
grande échelle afin d’évaluer ce critère.
La propagation du feu est citée comme
exigence fondamentale « Sécurité en cas
d’incendie » dans le Règlement Produits de
la Construction. Cette caractéristique
n’apparaît toutefois pas dans les mandats
existants de la Commission Européenne,
ni même dans un Guide Européen d’Eva-
luation Technique publié.
Aujourd’hui en Europe, l’évaluation de la
sécurité au feu d’une façade et de ces
différents constituants se base sur des
critères de réaction au feu inappropriés à la
Les murs extérieurs et leurs composants sont soumis à des exigences
européennes harmonisées en matière de sécurité incendie.
Méthodes d’essais semi-naturelles
pour la
caractérisation de la sécurité au feu des façades
Délégation espagnole
/
problématique avec, pour conséquence, un
marquage CE dont les informations trop
élémentaires ne permettent pas de juger de
la pertinence des produits sur cette
application particulière.
Si certains pays possèdent leur propre
méthode de caractérisation de la propa-
gation du feu en façade, ces méthodes ne
sont pas équivalentes.
A l’inadéquation de la méthodologie
s’ajoute également comme obstacle à
l’harmonisation européenne, la multiplicité
des méthodes d’essais dans une seule et
même norme. Une véritable harmonisation
ne peut aboutir qu’à une seule et même
méthode de caractérisation. Le risque
incendie étant potentiellement comparable
quel que soit le pays considéré, son
évaluation ne peut pas être radicalement
différente
n
Bruce Le Madec
- Rockwool France
/
• Il est actuellement impossible d’entrer
tous les paramètres (vent, géométrie
particulière,…) dans les simulations.
• On comprend les réticences des spécia-
listes et des ingénieurs à engager leur
responsabilité sur la base d’une simu-
lation unique et partielle.
En conclusion, nous avons noté que ces
simulations, présentées comme des solu-
tions d’avenir, demanderont encore bien du
temps et des débats avant d’être utilisables
et fiables à 100%. Les essais grandeur
nature de systèmes complets ont donc
encore de beaux jours devant eux.
Mais cela n’enlève rien aux qualités de ce
colloque qui, en termes d’échanges et de
convivialité, a tenu toutes ses promesses. Il
en faudra quelques autres (en Suède en
2015, par exemple ?) pour que l’expertise
en ce domaine soit partagée, constructive
et consensuelle
n
Gaëtan Fouilhoux
- Rockwool France
/
1,2 4,5,6
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