Le lancement d’un
nouveau produit
dans le secteur du
bâtiment est un
parcours très long
en raison de la
multiplicité des
intervenants : maî-
tre d’ouvrage, maître d’œuvre, bureau
d’étude technique, bureau de contrôle,
entreprise. Il faut, en effet, leur fournir
l’information ad hoc et vaincre leurs
réticences vis-à-vis de tout nouveau
produit.
Aujourd’hui, la démarche est encore
plus difficile en raison de la mise en
place progressive de la Directive des
Produits de Construction et ses
conséquences. En particulier, dans le
domaine de la sécurité incendie qui est
la deuxième caractéristique essentielle
prise en compte dans le marquage CE,
les normes produits ne sont pas toutes
abouties ; nous nous trouvons ainsi
dans une phase transitoire.
Mettre un nouveau produit sur le
marché dans ces conditions mouvantes
relève de la gageure !
Pour affronter cette difficulté, le GTFI a
créé un groupe de travail intitulé
Réaction au feu des nouveaux
matériaux dans le bâtiment” qui
propose de travailler sur ce thème,
d’analyser les points présentant des
obstacles, de définir les priorités afin
de faciliter l’accès au marché de
produits innovants, en apportant une
réponse claire à la problématique de la
sécurité incendie.
Anne Darcourt Lézat
Administrateur
La référence
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par mois
de septembre 2004 à août 2005
N°4
- 10-2005
Édito
Z
oom
Bientôt un décret efficace pour les meubles rembourrés ?
En France, les incendies domestiques font chaque année plus de
10 000
victimes dont près de 500 décès.
Tous les ans, à cause de l’inflammabilité des
meubles rembourrés, on déplore des
centaines de vies perdues, des milliers de
blessés, des millions d’euros de dommages et
pertes de biens. Le reportage de France 2,
diffusé le 7 février 2005, démontre qu’une
allumette mise en contact avec un canapé
entraîne l’embrasement de la pièce entière en
moins de quatre minutes. Il est temps de
publier enfin le décret qui sauvera ces vies.
Face à ce constat, l’inflammation des meubles
rembourrés, cause aggravante dans le départ
et la propagation du feu domestique, pourrait
faire l’objet d’un décret imposant un haut
niveau de sécurité. Après de nombreux mois
d’échanges, ce décret reste toujours bloqué.
La Grande-Bretagne, l’Irlande et la Californie
ont déjà mis en place des exigences
réglementaires concernant tous les meubles
rembourrés et ont ainsi obtenu des baisses
significatives du nombre de décès et de
blessés. En effet, plus de 15 ans d’expérience
en Grande Bretagne prouve qu’une régle-
mentation exigeant la résistance au feu des
meubles rembourrés est techniquement et
économiquement réalisable. Une nouvelle
analyse des statistiques d’incendie en Grande
Bretagne vient d’être publiée et conclut que la
réglementation sur les meubles rembourrés
intervient pour moitié dans la réduction des
dommages corporels et matériels, l’autre
moitié étant attribuée aux alarmes incendie
domestique. Cet exemple démontre claire-
ment la complémentarité et la nécessité de la
protection active et passive.
Les autorités françaises justifient depuis des
mois le refus d’exiger la sécurité incendie des
meubles par des accusations de “toxicité”
contre les produits ignifuges.
En réponse, le GTFI et l’EFRA (l’Association
Européenne des Retardateurs de Flammes)
ont élaboré un dossier présentant les
solutions disponibles pour ignifuger les
meubles rembourrés. Ces solutions, sûres
et parfaitement maîtrisées, concluent à
la résistance à l’allumette du mobilier
rembourré.
La source allumette est
nettement plus discriminante que la cigarette
en combustion. En effet, 90% du mobilier
rembourré commercialisé en France à ce jour
répond au test à la cigarette, mais pas à celui
de la petite flamme (allumette) et ce risque ne
peut être définitivement écarté dans un lieu
privatif où bougies, briquets, feux de cheminée
existent. Le récent tragique incendie de
l’Hôtel Opéra Paris provoqué par des bougies
en est la preuve.
Ce dossier présente des solutions
d’ignifugation sans risques pour le consomma-
teur (produits bénéficiant d’Ecolabel et/ou
non soumis à une classification concernant
les impacts sur la santé ou l’environnement)
et qui permettent d´obtenir la résistance à
l´allumette et/ou la perte de masse, ceci pour
chacune des différentes combinaisons de
textile/mousse utilisées en ameublement.
Au-delà des exigences de sécurité applicables
à tous les produits chimiques, ce dossier
démontre que le fabricant de meubles dispose
de solutions indépendamment reconnues
comme sûres.
On ne peut donc plus insinuer qu’un décret
de sécurité incendie efficace exigerait
l’utilisation de produits chimiques accusés
d’être toxiques. Un large choix de méthodes
et de produits est disponible !
> Meubles français, meuble anglais - source Clariant
Octobre 2005
Journal GTFI n°4 (B) 5/10/05 10:19 Page 1